Un nouveau coronavirus connu sous le nom de coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) s’est propagé à travers le monde, incitant l’Organisation mondiale de la santé à déclarer la maladie à coronavirus de 2019 (COVID-19) une urgence de santé publique de portée internationale. Les patients cancéreux sont considérés comme une population très vulnérable à l’infection par le SRAS-CoV-2 et au développement de symptômes plus graves du COVID-19, ce qui est peut-être dû à l’état immunosuppresseur systémique causé directement par la croissance tumorale et indirectement par les effets du traitement anticancéreux.
Étude rétrospective descriptive incluant 412 patients dont 14 patients (3,3 %) atteints du cancer, hospitalisés à l’unité COVID-19 à l’hôpital universitaire de Gabès durant la période de janvier à juillet 2021.
L’âge moyen de nos patients était 65 ans [34–94 ans]. Le sexe masculin était prédominant (57 %). Les antécédents les plus fréquents étaient l’hypertension artérielle (71,4 %), diabète (21,8 %) et insuffisance rénal (7,1 %). La pathologie néoplasique prédominante était le cancer pulmonaire (n=5), suivi par le cancer du sein (n=3), cancer du colon (n=2), cancer cavum (n=1), colon (n=1), estomac (n=1) et cancer du prostate (n=1). Cinq patients étaient sous chimiothérapie. Tous les patients présentaient une dypsnée. La toux et la douleur thoracique étaient parmi les signes les plus fréquents (71,4 % et 64,3 %, respectivement). Les signes de luttes étaient présents dans 35,7 % des cas. La majorité de nos patients avaient une polypnée (85,7 %) avec une fréquence respiratoire moyenne de 27 c/min. L’hyperleucocytose était marquée chez 35,7 % des cas. Tous les patients avaient une CRP positive, la CRP moyenne était 200mg/L. L’anémie était notée chez 64,3 % des cas. Le scanner thoracique montrait une atteinte critique (> 75 %) chez 35,7 % et sévère (50–75 %) dans 28,6% des cas. Tous nos patients étaient mis sous oxygénothérapie par masque à haute concentration, une antibiothérapie et une anticoagulation préventive. Six patients étaient admis au service de réanimation. Parmi les patients ayant une évolution favorable (5 cas), 28,6 % étaient mis sortant sous oxygénothérapie de longue durée. Neuf patients étaient décédés.
Notre étude montre une tendance plus défavorable chez les patients atteints de COVID-19 atteints de cancer par rapport aux patients atteints de COVID-19 non cancéreux. L’infection au COVID-19 a un impact considérable sur le pronostic du cancer. Une enquête à plus large échelle est nécessaire pour mieux comprendre la comorbidité du COVID-19 et du cancer.
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Publié par Elsevier Masson SAS.